Il est temps de changer les idées reçues sur les joueurs de jeux vidéo. Les gamers ne sont pas tous des « no life » isolés dans leur sous-sol, mais des individus variés qui trouvent du plaisir dans le divertissement vidéoludique.
Cette perception erronée s’accompagne souvent de préjugés sur la vie sexuelle des joueurs. Peut-on vraiment affirmer que les adeptes du gaming ont une sexualité moins épanouie? C’est ce que nous allons explorer dans cet article.
L’impact des jeux vidéo sur la vie sexuelle : une étude approfondie
Une recherche datant de 2017 s’est penchée sur la santé sexuelle des joueurs masculins. Selon les conclusions des chercheurs, l’utilisation de jeux vidéo pourrait entraîner une amélioration des fonctions cognitives, notamment dans des domaines tels que la mémoire de travail, la vitesse de traitement et les fonctions exécutives. Ce « brain training » semble avoir un impact positif et contribuer à prévenir l’obésité tout en favorisant un mode de vie sain.
Dans le cadre de cette étude, les scientifiques ont également examiné la santé sexuelle des joueurs en ligne. Pour ce faire, ils ont soumis les participants à deux questionnaires scientifiques : le PEDT (outil de diagnostic d’éjaculation précoce) et l’IIEF-15 (Index international de la fonction érectile). Les hommes âgés de 18 à 50 ans ont également été invités à fournir des informations détaillées sur leur style de vie, leurs habitudes quotidiennes ainsi que sur leur pratique du jeu vidéo.
Les gamers au top : performance accrue dans l’intimité
Il est courant d’entendre des clichés sur les joueurs et leur attachement aux jeux vidéo. Malgré cela, la technologie a prouvé ses avantages au fil du temps. Les jeux vidéo ont longtemps été critiqués pour divers maux, mais une étude menée par le Dr Andrea Sansone de l’université Sapienza de Rome a révélé une corrélation étonnante entre la santé sexuelle des hommes et leur pratique vidéoludique.
En interrogeant près de 400 hommes italiens âgés de 18 à 50 ans, principalement des joueurs, il a été découvert que ceux qui passaient beaucoup de temps à jouer à des jeux tels que Call Of Duty étaient plus consciencieux dans leurs relations intimes. Ces joueurs ont signalé moins d’éjaculations précoces par rapport à leurs pairs non-joueurs.
Les troubles érectiles et orgasmiques n’ont pas été affectés par le fait de jouer aux jeux vidéo. Au contraire, l’endurance sexuelle semblait augmenter après avoir pratiqué des jeux impliquant des défis et de l’action virtuelle.
Le Dr Sansone lui-même, passionné par les jeux vidéo, s’est dit ravi de mener ces recherches et a exprimé sa satisfaction quant aux résultats obtenus. Sa propre expérience en tant que joueur l’a motivé à explorer ce lien entre jeu vidéo et performances sexuelles.
Ainsi, si vous êtes un amateur de jeux vidéo, cette étude montre qu’il existe peut-être un avantage inattendu lié à votre passion ludique : une amélioration potentielle dans vos performances intimes.
Le constat décevant : diminution de la libido
Les jeux vidéo peuvent avoir un impact sur la vie sexuelle des joueurs, selon une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine. Les chercheurs ont constaté que les hommes qui sont de grands adeptes de jeux vidéo peuvent présenter une libido plus faible, attribuée à une condition appelée hyperprolactinémie. Cette dernière se caractérise par des niveaux élevés de l’hormone prolactine, pouvant influencer les hormones sexuelles comme les œstrogènes et la testostérone chez les hommes et les femmes.
Une recherche menée auprès de près de quatre cents hommes italiens amateurs de jeux vidéo a révélé que bien qu’ils soient moins susceptibles de souffrir de problèmes sexuels tels que l’éjaculation précoce, ils sont davantage enclins à manquer totalement d’appétit sexuel. Les scientifiques expliquent ce phénomène par le fait que jouer à des jeux vidéo engendre une libération continue de dopamine, surnommée « hormone du plaisir », essentielle pour stimuler l’orgasme. Cependant, cette exposition prolongée peut entraîner une diminution de la sensibilité des récepteurs à cette hormone.
Cette diminution de sensibilité est commune dans divers types d’addictions car ces dernières provoquent généralement une surproduction de dopamine. Lorsque le cerveau est constamment bombardé par des stimuli chimiques ou comportementaux intenses tels que les heures passées devant un écran à jouer, sa capacité à produire naturellement cette hormone diminue progressivement jusqu’à s’épuiser complètement.
Le processus addictif lié aux jeux vidéo repose sur l’association du plaisir avec cette activité spécifique dans le cerveau. Par conséquent, celui-ci perd peu à peu sa capacité à créer naturellement du plaisir sans recourir aux jeux vidéo. Pour briser ce cycle vicieux d’addiction et restaurer un équilibre hormonal sain, il est crucial d’introduire des changements positifs dans son mode de vie incluant une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’une activité physique pour gérer efficacement le stress.